Alors Lionel, qu’est ce qui vous a amené à pratiquer cet instrument ?
Tout commença par une incursion dans la pratique musicale à 12 ans avec la batterie. Cela fut de courte durée, ne pouvant pratiquer cet instrument en immeuble. Et les batteries électroniques penseriez-vous ? Au siècle dernier leurs prix étaient exorbitants. Malgré tout je tins bon pendant plusieurs mois en effectuant mes exercices avec des bongos. Cela m’apprit une notion fondamentale en musique actuelle, l’adaptabilité. Suite à l’arrêt de cette (trop) courte expérience, l’écoute de la musique prit le relais jusqu’à mes 19 ans. Puis les choses sérieuses purent commencer.
Des amis qui avaient commencé la pratique de la guitare me remirent le pied à l’étrier en m’en prêtant une, acoustique. Après ma longue phase d’observation entre mes 12 et 19 ans, j’avais remarqué qu’il existait un autre instrument à cordes qui se pratiquait aussi sur scène avec des guitariste, des batteurs et tous leurs copains rockers, LA BASSE.
Très vite je retirai deux cordes de cette guitare. Instinctivement je gardais les bonnes, sachant qu’à ce moment la recherche d’information était totalement différente sans internet, la prédisposition était peut-être là. S’en suivit l’acquisition d’une vrai basse quelques semaines plus tard, les premiers morceaux à déchiffrer pour les premières répètes, la première fête de la musique, etc… Et depuis, toujours là pour partager et transmettre.
Comment l’enseignez-vous à votre tour ?
La musique étant une forme de communication, cette phrase de mon cru résume en partie mon enseignement : “avant d’apprendre à lire et à écrire, en général, nous apprenons d’abord à parler”. En partant de ce postula, le jeu tient une part prédominante dans ma manière d’aborder les cours. Les compréhensions rythmiques et harmoniques évoluent de paire avec la progression, la motivation et la curiosité de l’élève.
D’ailleurs j’essaie de développer cette dernière aptitude chez tous mes élèves. Une fois que l’on a compris certains fondamentaux qui régissent la musique, faire le tour du monde et aborder certaines cultures, voyager dans le temps, sans bouger de sa chaise devient accessible.
Le plaisir est une donne fondamentale dans la musique, c’est pourquoi en parallèle de cette ouverture musicale, l’importance de l’univers et des attentes de l’élève qui l’ont emmené à nous rejoindre, prennent aussi une grande place dans mon approche des cours.
Mon parcours en tant qu’autodidacte puis élève, me permet d’aborder mes cours avec une approche instinctive autant que d’une manière plus pragmatique et plus scolaire.
Selon vous Lionel, quelles capacités demande cet instrument ?
Un bon déhanché pour jouer tous ce qui se danse, de bonnes cervicales pour le punk ou le métal, souplesse et tonicité dans les doigts et les méninges.
Je dirais que, comme la plupart des instruments, les capacités requises vont de pair avec l’objectif. Tous les instruments, ou presque, sont accessibles avec un peu de ténacité, de concentration, de mémorisation et d’adaptabilités. Mais surtout trois qualités, l’envie, l’envie et un petit grain de folie.
La basse est un instrument particulier qui demande à se rendre indispensable en toute discrétion. Trois notes suffisent pour cela, la rigueur et l’imagination feront le reste
Bon groove à tous